Avec des DPE classés F ou G, de nombreux logements sociaux sont des bouilloires thermiques pendant les canicules. La géoénergie s’impose comme une solution bien plus durable que la climatisation, affirme Cindy Demichel, CEO et cofondatrice de Celsius Energy, dans une tribune publiée dans Les Echos.
Avec des DPE classés F ou G, de nombreux logements sociaux sont des bouilloires thermiques pendant les canicules. La géoénergie s’impose comme une solution bien plus durable que la climatisation, affirme Cindy Demichel, CEO et cofondatrice de Celsius Energy, dans une tribune publiée dans Les Echos.
Chaque été, les vagues de chaleur deviennent plus longues, plus fréquentes, plus difficiles à supporter pour tous. Dans les logements sociaux, les résidents subissent de plein fouet les effets de ces bouleversements climatiques : bouilloires thermiques en été, passoires énergétiques en hiver. Il est temps d’agir ! En Île-de-France, sur 1,4 million de logements sociaux, près de 350.000 sont encore classés diagnostic de performance énergétique (DPE) F ou G*. Pour garantir un confort thermique digne à leurs résidents, les bailleurs sociaux doivent désormais s’appuyer sur des solutions à la fois durables, compétitives et alignées avec les enjeux climatiques. La géoénergie – ou géothermie de surface – répond à ces exigences. Elle peut, et doit, devenir la norme.
Si l’adoption de la climatisation classique se généralise, alors la France est en passe d’amorcer une véritable bombe énergétique ! Aujourd’hui déjà, un quart des ménages français en sont équipés, selon l’Ademe. Poursuivre sur cette trajectoire nécessiterait la construction de 14 nouveaux réacteurs nucléaires d’ici 2050, selon le rapport sénatorial « Eclairer l’avenir : l’électricité aux horizons 2035 et 2050 », rien que pour couvrir les pics estivaux. Est-ce le modèle que nous voulons suivre ? Une fuite en avant coûteuse, inégalitaire, et qui renforce notre dépendance énergétique.
Il existe une autre voie. La géoénergie, qui capte la chaleur du sous-sol, permet de chauffer en hiver et de rafraîchir en été, sans surconsommation ni dépendance aux prix de marché. Applicable sur 97 % du territoire, elle représente un levier stratégique de planification énergétique.
Le modèle économique d’un bailleur social repose sur une équation simple mais fragile : des loyers accessibles et des charges maîtrisées, pour garantir la solvabilité des locataires. Mais la fin progressive du bouclier tarifaire, la volatilité des prix de l’énergie et l’instabilité géopolitique fragilisent cette équation.
La géothermie ne relève pas d’un simple progrès technique : c’est un levier de justice sociale, d’efficacité énergétique et de souveraineté.
La géoénergie apporte une réponse structurelle : locale, non-intermittente, performante, elle divise par quatre la consommation énergétique d’un bâtiment et réduit ainsi de moitié les charges liées à la facture énergétique. Résultat : un budget allégé pour les locataires, une gestion optimisée pour les bailleurs.
Et surtout, le confort thermique des résidents n’est plus une option pour les bailleurs sociaux. C’est une obligation. Face aux bouleversements climatiques, il faut des solutions à long terme. Or, la géoénergie s’amortit en dix ans, garantit une stabilité sur plusieurs décennies, et reste indépendante des fluctuations de marché. Qu’attendons-nous pour aller de l’avant ?
La fiabilité de la géothermie est éprouvée. Les technologies sont matures. Les projets existent. Mais la filière reste freinée par un manque de modèles économiques incitatifs, une complexité réglementaire persistante et des dispositifs de financement encore insuffisants. En Suisse, aucun projet ne démarre sans une vision d’amortissement à 20 ans, favorisant une adoption massive. La France dispose pourtant de bons leviers – tiers-investissement, contrats de performance énergétique, portage public ou privé – qu’il faut désormais massifier. Il est temps de dépasser la fragmentation actuelle pour entrer dans une logique d’industrialisation. La mission « commando » portée par François Bayrou avec ses mesures concrètes sera-t-elle enfin le catalyseur tant attendu par la filière ?
Le confort thermique ne doit plus être un privilège. C’est un droit fondamental. La géothermie ne relève pas d’un simple progrès technique : c’est un levier de justice sociale, d’efficacité énergétique et de souveraineté. Choisir la géoénergie aujourd’hui, c’est construire un avenir durable et équitable. Ensemble, donnons-nous les moyens de la déployer à grande échelle.
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